Répondre à cette volonté d’aménagement est pour nous l’occasion de reconsidérer les usages de la bibliothèque classique afin de proposer un projet valorisant l’expérience, la fonctionnalité et le rayonnement urbain du programme sur le campus Belle-Beille. En effet, le travail de la spatialité et des ambiances ne se limite pas à une préoccupation architecturale : la fluidité de la circulation, la connexion des espaces, l’intimité, l’insonorisation, la signalétique, le jeu des couleurs et des matériaux sont autant d’aspects qui façonnent un espace qualitatif et contribuent au rayonnement du programme. Nous avons ainsi défini plusieurs interventions, la première résidant dans la facilité de circulation : libre et intuitive. Dans un programme regroupant plusieurs pôles agissant en synergie, la question du parcours, des repères et de la visibilité nous a semblé fondamentale. C’est pourquoi nous avons repensé la hiérarchie des accès verticaux afin d’améliorer l’orientation : une organisation spatiale claire promeut une facilité d’accès à l’offre culturelle du programme. Ainsi, la passerelle a été réfléchie pour créer un ensemble dynamique redistribuant la position des circulations et offrant des vues dégagées grâce aux traitements ajourés des garde-corps. Les deux escaliers initialement perpendiculaires à la rue intérieure ont été supprimés et déplacés au centre de la passerelle, constituant ainsi l’escalier principal. Accompagnés d’une bibliothèque en double hauteur, ces escaliers participent à créer un point de rencontre, un repère dont l’objectif premier est de promouvoir le rôle de place urbaine au sein du projet. En misant sur ces espaces annexes et atypiques qui constituent l’épine dorsale du projet, nous favorisons les interactions sociales. Pour compléter notre approche, nous avons également cherché à améliorer la visibilité des accès aux escaliers secondaires des blocs en inversant leur sens de marche. Il sera donc possible, depuis la rue intérieure, de prendre les escaliers secondaires sans changer de trajectoire. Cette modification crée un partitionnement clair des fonctions nous permettant d’optimiser au maximum l’espace disponible de la bibliothèque. À cette passerelle, nous avons choisi d’ajouter des cellules de travail suspendues, pouvant accueillir de 4 à 8 personnes. Ces espaces, conçus comme des alcôves indépendantes, créent des zones de travail supplémentaires et donnent vie à la rue intérieure initialement peu exploitée. Proposer des espaces de travail atypiques, c’est aussi créer un environnement plus stimulant qui favorise l’apprentissage, la collaboration et les échanges. Enfin, les espaces de conférence et de rassemblement en alignement sur la passerelle suspendue en R+1 ont été prévus en partie vitrés pour créer une porosité entre les flux et l’animation de espaces clefs de la bibliothèque. Enfin, en ce qui concerne le travail des ambiances, nous avons choisi de faire écho à la couleur des façades en utilisant un vert aux tonalités douces, garantissant ainsi un environnement propice à la concentration.