ZAC Marco Polo, Massy, France
concours 2021
programme : Construction d’un ensemble immobilier mixte sur les lots 3 et 5 de la ZAC Marco Polo à Massy : logements, bureaux, espaces partagés et halle polyvalente
> surface totale : 192.600 m2
– surface totale lot 3 : 206 residenze – 14 942 m2 SDP
– surface totale lot 5 : 7 904 m2 SDP
maître d’ouvrage : Gingko Advisor
Alfonso Femia / Atelier(s) Alfonso Femia avec
BET fluides, SSI, HQE : Thermi-Fluides
BET Economie : Procobat
images : ©Atelier(s) Alfonso Femia & Diorama
Le parti prix architectural se veut résolument monolithique, tel un objet sculpté dans la masse. L’enveloppe, légère, décompose le volume par des négatifs caractérisant des loggias ainsi que des émergences ponctuelles signifiant des balcons qui cassent la linéarité du volume et créent différentes situations.
La tour A propose une stratification horizontale par des linéaires de balcons dont la profondeur progressive accompagne l’angle sud-ouest pour créer la rotation vers le paysage intime du cœur d’îlot. La profondeur est volontairement accentuée pour entretenir une relation avec le socle commercial et créer une nouvelle accroche au projet qui marque sa position à l’aplomb de la parcelle sur l’avenue Carnot. Ainsi, le jeu des nez-de-dalle crée un mouvement dynamique entre décalage et profondeur qui donne le caractère à l’unité volumétrique.
La tour B continue ce dialogue en proposant des typologies de loggias dont les largeurs varient selon l’orientation. Ces creusées permettent d’alléger encore davantage l’épaisseur de la trame. Ici, de grandes surfaces de loggias créaient des ouvertures verticales sur toute la hauteur pour sculpter et affiner le périmètre du volume. Le pignon principal façade nord-est, visible depuis l’entrée de la rue Carnot, offre quant à lui un angle largement ouvert qui décompose l’effet de frontalité. La façade nord est résolument plus lisse et rythmée par le jeu des loggias, les balcons disparaissent.
Ainsi, la volumétrie des logements tient sa spécificité dans une réponse progressive et évolutive des façades suivant leurs orientations ; une réaction aux éléments limitrophes qui créent l’identité du bâtiment.
À ce volume sculpté, nous avons apporté un jeu de matières qui accentue les différentes situations créées par la volumétrie. Les tours de logements entretiennent des correspondances géométriques et altimétriques qui les lient l’une à l’autre, néanmoins nous avons voulu les distinguer par leur matérialité pour que chaque entité exprime et cultive son identité et diversifie ce paysage urbain. Ainsi, la tour B, toute de céramique réfléchissante et évanescente, se fond dans le paysage et participe à l’animation urbaine. Composée d’un grès porcelaine émaillé tridimensionnel, sa surface en relief évolue en fonction de la lumière et s’adapte aux couleurs selon les saisons et les heures de la journée. Une matérialité qui répond et dialogue avec les variations du paysage en modifiant sa perception au gré de celle-ci.
Sa teinte rosée répond aux couleurs des serrureries champagne du socle commercial qui rend le RDC prestigieux et lumineux. Les loggias sont quant à elles dépourvues de céramique pour un rendu mat et clair qui renforce ces interruptions volumétriques et apporte la luminosité nécessaire à ces espaces extérieurs.
La tour A, vêtue d’un enduit clair à l’effet irisé, apporte un rendu lisse et brillant qui dialogue avec les effets de lumière de la céramique voisine. Le nez-de-dalle ainsi que les sous-faces sont peintes d’un ton plus soutenu pour souligner le mouvement et la symphonie des jeux de balcons.
Lot 5 – bureaux :
Le parti pris architectural repose sur une identification privilégiée de chacun des volumes, les faisant ainsi dialoguer avec la diversité du paysage urbain, cour, jardin, rue.
Nous avons cherché à rationaliser le principe de façade pour une lecture et une mise en œuvre minimalistes. La force de notre réponse architecturale repose ainsi sur un unique principe constructif qui donne une continuité visuelle aux façades mais dont la lecture évolue par un jeu de calepinage aléatoire.
La rationalisation du principe constructif repose sur la mise en place d’un mur rideau qui se poursuit sur la totalité des façades. Une peau qui joue de sa transparence et trouve sa force dans le calepinage des lames aluminium et béton qui courent sur ces linéaires vitrés. Matérialisées comme des brise-soleils, elles animent la transparence du volume par des jeux d’inclinaisons qui offre une perspective différente selon les points de vie.
Oscillant entre plein, vide, transparent et mat, la perception des matériaux évolue selon la course du soleil pour donner une réponse progressive et évolutive de la façade. Les brises-soleil métalliques sont traités dans un maillage couleur champagne qui réagit à la lumière, les lames béton quant à elles créent une interruption dynamique entre la transparence du socle et la luminosité du métal.
Depuis l’espace public, ces effets de transparences participent à créer un dialogue avec l’animation du quartier.
Entre confort et intimité, les lames verticales jouent un double rôle, leurs géométries et leurs inclinaisons apportent un confort thermique et visuel qui confère l’intimité au lieu. Ainsi, le calepinage des brise-soleils répond à cette double problématique.